ASML monte en puissance et prévoit d'investir plus de 100 M€ par an pendant plusieurs années, sur une durée non confirmée, afin d'accroître la capacité de production et de développement de son usine de Berlin. ASML est le seul fournisseur de technologies de lithographie ultraviolette extrême (EUV) et ultraviolette profonde (DUV). Ces techniques de fabrication de puces les plus avancées au monde sont utilisées pour produire en masse des puces d'une taille inférieure à 7nm. L'entreprise fabrique des composants de lithographie, notamment des pinces et des tables pour les wafer, des mandrins à réticules et des blocs miroirs dans son usine de Berlin.

L’annonce de ces investissements reflète la demande mondiale croissante de semi-conducteurs et la nécessité de renforcer la chaîne d'approvisionnement. L'usine de Berlin emploie actuellement 1 700 personnes, un chiffre qui devrait passer à 2 300 d'ici à quelques années, selon un rapport du journal allemand Handelsblatt. « ASML a déjà embauché 600 personnes de plus dans son usine depuis le début de l'année 2022 », a déclaré le directeur général George Gomba au quotidien allemand. Interrogé, un porte-parole d'ASML a confirmé que l'entreprise s'engageait à dépenser 100 millions d'euros par an pour renforcer la capacité de production, ajoutant que ce montant avait déjà été dépensé pour 2023.

Des ventes en hausse

Même si le gouvernement néerlandais a imposé des restrictions à l'exportation à des entreprises telles qu'ASML, qui vendent à la Chine des technologies avancées de fabrication de puces, au troisième trimestre fiscal de 2023, les ventes d'ASML ont augmenté de 16 % à 6,7 Md€ en glissement annuel, et le bénéfice a augmenté de 11 % à environ 1,9 Md€. Les restrictions s'inscrivent dans le cadre d'une guerre commerciale plus large avec la Chine et reprennent les sanctions adoptées par le gouvernement américain, qui a d'abord imposé des restrictions sur les exportations de puces vers la Chine en 2015, puis les a prolongées en 2021 et à deux reprises en 2022. C'est l'administration Biden qui a convaincu les Pays-Bas et le Japon de se joindre à lui pour étendre l'interdiction des exportations de technologies de fabrication de puces vers la Chine.

Début novembre, Canon avait fait part de son intention de proposer la lithographie par nano-impression à un prix inférieur au coût actuel de la technologie d'ASML, ouvrant ainsi ce marché de pointe aux petits fabricants de semi-conducteurs. La suppression par Canon du mécanisme optique dans le processus de fabrication, permettra, selon l’entreprise japonaise, de réduire le coût de possession de ses machines.