La Bourse de Paris est remontée ce matin, suite à la concertation des ministres des finances du G7 pour coordonner l’action des pays face au coronavirus. Dans un communiqué commun avec les gouverneurs de banque centrale, ils ont déclaré surveiller de près la propagation du Covid-19 et son impact sur les marchés et les conditions économiques. Ils ont surtout réaffirmé leur engagement à utiliser tous les outils appropriés pour maintenir la croissance et prendre des actions, incluant des mesures fiscales lorsque nécessaires pour aider en réponse au virus et supporter l’économie durant cette phase. En début d'après-midi, la Bourse de Paris restait positive, avant que Wall Street ne s'ouvre également dans le vert.

La légère reprise en bourse succède à la baisse d’une surprenante rapidité enregistrée par le CAC 40 depuis 10 jours, atteignant presque 13% le 28 février, en réaction au climat d’incertitude lié à l’évolution de la situation sanitaire au niveau mondial et à son impact sur les systèmes de production et les échanges internationaux. Parmi les valeurs informatiques et télécoms de l’indice français, Capgemini, Atos et Orange n’ont pas échappé à la baisse ces derniers jours tandis que, dans le même temps, s’annulent ou se reportent diverses conférences IT et que les revers subis par les fabricants chinois et taïwanais de semiconducteurs s'annoncent importants sur le 1er et le 2e trimestres et vont peser sur le marché en 2020 au niveau mondial, selon le site taïwanais Digitimes.

Tous les indices européens impactés

« La politique de Capgemini est de ne pas commenter le cours de son action », nous a indiqué la 1ère SSII française, contactée par la rédaction au sujet de la baisse de son cours, en ajoutant « que tous les indices boursiers européens sont fortement impactés par l'incertitude qui règne actuellement sur les prévisions économiques mondiales avec la propagation du Covid-19, ce qui entraîne des niveaux élevés de volatilité sur les marchés ». Pas de commentaire non plus du côté d'Atos. Dans un entretien accordé à Boursorama hier, Gilles Grapinet, PDG du groupe de paiement électronique Worldline, reconnaissait que la correction à la baisse de la bourse avait été très violente après une période où les marchés s'étaient montrés étonnamment résilients. Le dirigeant observe que cette réaction systémique du marché touche tous les secteurs « de manière relativement homogène et non discriminée » bien que toutes les entreprises ne soient pas exposées de la même façon au risque. En l’occurrence, pour Worldline, acteur de la dématérialisation des paiements, « il n’y a aucune raison d’imaginer que dans l’état de nos informations du moment et compte-tenu des fondamentaux de notre industrie, il devrait y avoir des impacts significatifs en raison de la situation sanitaire », a-t-il indiqué à nos confrères de Boursorama.

Conférences reportées ou virtualisées

La période est en tout cas peu propice à une introduction en bourse, en particulier lorsqu’on s’appelle Airbnb et que l’on dépend de l’industrie du tourisme. La plateforme de location de logements envisage de reporter la sienne, sans doute à 2021. Du côté des conférences, les annonces d’annulation se poursuivent en France, après Documation et Big Data Paris reportés à fin mai, c'est e-marketing Paris et Stratégie Clients qui sont reprogrammées du 7 au 9 juillet, tandis que le salon IT Partners est repoussé sans précision de dates pour l'instant.

Outre-Atlantique, les événements passent en mode virtuel, tels le MVP Summit de Microsoft mi mars (initialement prévue à Redmond), la GTC 2020 de Nvidia du 22 au 26 mars (prévue à San Jose), l’Adobe Summit du 29 mars au 2 avril (Las Vegas) ou encore Cloud Next de Google du 6 au 8 avril (San Francisco).

En Corée du Sud, ce dimanche, Samsung et LG Innotek ont par ailleurs respectivement fermé des lignes de production à Gumi dimanche soir pour y opérer une désinfection afin de prévenir la propagation du coronavirus après un cas de contamination confirmés parmi leurs employés, a signalé Reuters.