Les parents ont découvert pendant le confinement que la fameuse continuité pédagogique était assurée par certains professeurs sur une plateforme émergente : Discord. Créée en 2015 par Jason Citron, elle avait initialement pour but de regrouper plusieurs logiciels de VoIP comme Skype, TeamSpeak,... Très vite, la solution a été adoptée par la communauté des gamers et comme cité précédemment, la pandémie du Covid-19 lui a donné une autre dimension.

Pour répondre aux besoins pendant la crise sanitaire, Discord s’est adapté en renforçant ses capacités de chat vidéo et vocal. Pour donner une idée de la montée en charge, Jason Citron a évoqué dans un blog que la plateforme a accueilli 100 millions d'utilisateurs actifs par mois générant 4 milliards de minutes en conversation chaque jour. Pour le dirigeant, Discord est devenu « un outil quotidien de communication ». Avec le CTO, Stanislav Vishnevskiy, il constate qu’ « au fil du temps, beaucoup d’entre vous ont exprimé le souhait d’avoir un lieu conçu pour échanger et parler au sein des communautés et avec vos amis ».

Une réorientation pour une audience plus large

En conséquence, Discord opère une mue pour capitaliser sur les utilisateurs non issus du gaming. Par exemple, le slogan de la plateforme a été changé pour devenir « Your place to talk ». Sur le site, elle s’adresse aussi bien aux élèves, gamers, artistes ou simplement groupes d’amis. Les changements devraient aussi se voir sur les fonctionnalités avec un effort de simplification dans l’intégration des nouveaux utilisateurs. Des améliorations vont être apportées sur la capacité des chats vocaux et vidéo, tout en investissant dans la « fiabilité et la performance ». Par ailleurs les références pure gaming dans l’interface utilisateur vont être progressivement effacées. Enfin, pour ne pas revivre le bad buzz de Zoom, Discord a créé un « centre de sécurité » pour détailler ses pratiques en matière de données, des conseils de sécurité et des explications à l’intention des parents et des enseignants.

Pour accompagner cette croissance fulgurante, le dirigeant a précisé avoir obtenu un financement supplémentaire de 100 millions de dollars. Il n’a pas donné plus de détail sur les investisseurs qui ont participé à ce tour de table. On sait seulement que Danny Rimmer, co-fondateur du fonds Index Ventures a mené cette levée, comme il l’explique dans un blog. La start-up est valorisée à 3,5 milliards de dollars.